a. Les infractions répertoriées
Les infractions retenues sont toutes soumises à deux conditions générales: les comportements incriminés doivent toujours être commis de façon intentionnelle et "sans droit" pour que la responsabilité pénale soit engagée. Elles sont répertoriées selon quatre grandes catégories:
les infractions contre la confidentialité, l'intégrité et la disponibilité des données et systèmes : accès illégal, interception illégale, atteinte à l'intégrité des données, atteinte à l'intégrité du système, abus de dispositifs.
les infractions informatiques : falsification et fraude informatiques.
Les infractions se rapportant au contenu : actes de production, diffusion, possession de pornographie enfantine. Un protocole additionnel devrait inclure la propagation d'idées racistes et la xénophobie à travers les réseaux.
Les infractions liées aux atteintes à la propriété intellectuelle et aux droits connexes : la distribution à grande échelle de copies illégales d'oeuvres protégées etc.
b. De nouvelles procédures
La convention prévoit des règles de base qui faciliteront la conduite d' enquêtes dans le monde virtuel et qui représentent de nouvelles formes d'entraide judiciaire. Ainsi sont prévues : la conservation des données stockées la conservation et divulgation rapide des données relatives au trafic, la perquisition des systèmes et la saisie de données informatiques, la collecte en temps réel des données relatives au trafic et l'interception de données relatives au contenu.
Ces dispositions sont soumises aux conditions légales des pays signataires mais qui doivent garantir le respect des Droits de l'homme et l'application du principe de proportionnalité. En particulier, les procédures ne pourront être engagées que sous certaines conditions, tel que, selon le cas, l'autorisation préalable d'un magistrat ou d'une autre autorité indépendante.
c. Les règles de la coopération internationale
A côté des formes traditionnelles de coopération pénale internationale prévues notamment par les conventions européennes d'extradition et d'entraide judiciaire en matière pénale, la nouvelle Convention exigera des formes d'entraide correspondant aux pouvoirs définis préalablement par la Convention et, en conséquence, que les autorités judiciaires et services de police d'un Etat puissent agir pour le compte d'un autre pays dans la recherche de preuves électroniques, sans toutefois mener d'enquêtes ni de perquisitions transfrontalières. Les informations obtenues devront être rapidement communiquées.
Un réseau de contacts disponibles 24 heures sur 24 et sept jours sur sept est mis sur pied afin de prêter une assistance immédiate aux investigations en cours.
d. La juridiction
Chaque pays doit établir sa compétence lorsque l'infraction est commise sur son territoire, à bord d'un bateau ou d'un avion immatriculé chez lui ou lorsque l'un de ses ressortissants en est l'auteur si l'infraction ne relève de la compétence territoriale d'aucun autre Etat.
e. Les pays qui ont participé à la négociation
Les 44pays membres* du Conseil de l'Europe ont participé à l'élaboration de ce texte ainsi que le Canada, les Etats-Unis, le Japon -observateurs auprès de l'organisation- et l'Afrique du Sud qui ont pris une part très active dans le processus. Ils pourront donc adhérer à la Convention qui étendrait son champ d'application à la plus grande partie du trafic informatique mondial.
*Albanie, Allemagne, Andorre, Arménie, Autriche, Azerbaïdjan, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Géorgie, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Lettonie, "L'ex-République yougoslave de Macédoine", Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Moldova, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Saint-Marin, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Turquie, Ukraine.
Source de l'article : Conseil de l'Europe
http://www.coe.int/T/F/Com/Dossiers/themes/Cybercriminalite/lignesconv.asp