Un câble et deux ordinateurs distants de quelques mètres ont suffi pour créer l'étincelle... et marquer l'avènement futur de la révolution des NTIC. Le 2 septembre 1969, fête du travail américaine, le premier message "Log in" est envoyé par le professeur Kleinrock depuis un ordinateur situé en Californie. Il demande confirmation par téléphone à ses collègues à Stanford pour savoir si la première lettre "L" est bien apparue sur leur écran d'ordinateur.
Réponse de Stanford : "o" pour "oui". Mais au "g" de "Log in"... le système "plante". La réussite n'était pas totale... mais la révolution était en marche.
Le projet a été initié à l'origine par la Darpa (l'Agence de projets de recherche avancée en matière de Défense) sur un réseau fermé baptisé Arpanet (Advanced Research Projects Agency network) interconnectant quatre universités américaines par un mode de communication dite "par commutation de paquets".
Puis les événements s'accélèrent. En 1971, vingt ordinateurs sont connectés au réseau. Un an plus tard on en compte deux fois plus. L'étape suivante porte le nom d'e-mail. Si dans un premier temps, les échanges de données scientifiques et militaires sont prédominantes, le trafic d'informations personnelles se multiplie.
D'où l'utilité d'un programme de messagerie indépendant : le courrier électronique ou e-mail. Un concept qui voit le jour entre 1971 et 1972, en s'appuyant sur deux applications permettant l'envoi et la réception de courriers électroniques. @ faisait ses premiers pas sur Arpanet. Parallèlement, le premier programme de gestion du courrier électronique est développé.
En 1973, Arpanet traverse l'Atlantique pour s'étendre en Grande-Bretagne (University College of London) ainsi qu'à la Norvège. Mais le mode de communication du réseau nécessitait la mise en place d'un protocole standard universel. Au début des années 70, il s'agissait du NCP (Network Control Protocol).
En 1973, un nouveau protocole est développé, pour acheminer les messages en cas de destruction partielle du réseau : le TCP/IP (Transmission Control Protocol et Internet Protocol). Mais son intérêt ne s'arrête pas là. Ce protocole permet également de gérer un trafic d'informations venant d'autres réseaux, comme Ethernet et Telnet, créés entre temps et fonctionnant selon d'autres protocoles. L'objectif consistant à créer un "réseau de réseaux" s'impose alors.
Pour y répondre, Vincent Cerf et le mathématicien Bob Kahn, qui travaillait pour la Darpa, posent en 1974 les bases du protocole TCP/IP. En 1977, il est utilisé pour relier divers réseaux à Arpanet. Et en 1983, il est le seul et unique protocole en vigueur.
1991 : avec les liens hypertextes, le world wide web est lancé
Le cap des 1.000 ordinateurs connectés est franchi en 1984. Le Centre européen de recherche nucléaire (Cern) adopte alors le protocole sur son propre réseau Cernet. Il devient six ans plus tard le plus grand site du réseau mondial, une des premières fondations du célèbre world wide web (www).
Mais l'acte de naissance du web, à proprement parler, a lieu en mars 1989 grâce à Tim Berners-Lee, informaticien au Cern. Celui-ci est en effet à l'origine de la création des liens hypertextes qu'il introduit au Cern en 1991. Cette date marque les premiers pas du world wide web.
Un an plus tard, le site du Cern apparaît en lien hypertexte sur le serveur Internet de Fermilab aux États-Unis. La Toile mondiale tisse ainsi ses premières ramifications.
Son étoffement viendra du HTML. Ce format d'affichage de la page web est également une initiative de Tim Berners-Lee. Puis, viennent les autres protocoles. Le HTTP tout d'abord qui permet d'échanger les données du web, contenues dans les pages en HTML.
L'adresse ou URL d'une page présentée sur le web arrive ensuite, permettant de localiser sans équivoque un fichier ou un serveur sur Internet. Enfin, apparaissent les "browsers" ou navigateurs qui permettent de changer de fonction (courrier, transfert de fichiers...) ou de changer de protocole pour naviguer librement. L'un des tout premier fut "Mosaic", un navigateur développé au NCSA (National Center for Supercomputing Applications) de l'université d'Illinois en 1993.
Depuis, l'Internet continue sa croissance. Mais que sont devenus les principaux instigateurs de cette révolution numérique ? Len Kleinrock est toujours professeur à l'UCLA et Stephen Crocker défend mordicus l'acte de naissance du Net contre tous les prétendants à la succession de cet héritage. Vinton Cerf, pour sa part, travaille de concert avec la NASA pour développer des réseaux dans l'espace et participe aux réflexions autour du spam.
Mais si l'Internet connaît la maturité après 35 ans d'existence... un nouveau réseau est en phase de développement : l'Internet2. Lancé dès 1996, le projet est une alternative au TCP/IP, offrant des débits à grande vitesse via des liaisons en fibre optique de nouvelle génération. Plus de 200 universités américaines participent à cette initiative. Rendez-vous en 2006 pour les dix ans d'Internet2 !
Source de l'article : JOURNAL DU NET
http://www.bonweb.com/share/clictr.php?u=http://www.journaldunet.com/0409/040902annivinternet.shtml